Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/740

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PROTARQUE.

Oui.

SOCRATE.

La soif pareillement est une dissolution et une douleur : au contraire, la qualité de l’humide qui remplit ce qui est desséché, est un plaisir. De même le sentiment d’une chaleur excessive et contre nature cause une séparation, une dissolution, une douleur : au lieu que le rétablissement dans l’état naturel et le rafraîchissement est un plaisir.

PROTARQUE.

Sans doute.

SOCRATE.

Le froid encore qui congèle contre nature l’humide de l’animal est une douleur ; et le retour des humeurs reprenant leur cours ordinaire et se séparant, ce retour conforme à la nature est un plaisir. En un mot, vois s’il te paraît raisonnable de dire par rapport au genre animal, formé naturellement, comme il a été expliqué auparavant, du mélange de l’infini et du fini, que quand l’animal se corrompt, la corruption est une douleur, qu’au contraire le retour de chaque chose à sa constitution primitive est un plaisir.

PROTARQUE.

Soit. Il me semble en effet que cette explication est vraisemblable.