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PROTARQUE.
Quoi ?
SOCRATE.
Voyons si c’est une nécessité pour nous d’être affectés ainsi à l’égard du présent et du passé, mais non point à l’égard de l’avenir.
PROTARQUE.
C’est la même chose pour tous les temps.
SOCRATE.
N’avons-nous pas dit précédemment que les plaisirs et les peines de l’âme précèdent les plaisirs et les peines du corps ; en sorte qu’il nous arrive de nous réjouir et de nous attrister d’avance par rapport au temps à venir ?
PROTARQUE.
Cela est très vrai.
SOCRATE.
Ces lettres et ces images, que nous avons supposées, un peu auparavant, s’écrire et se peindre au dedans de nous-mêmes, n’ont-elles lieu qu’à l’égard du passé et du présent, et nullement à l’égard de l’avenir ?
PROTARQUE.
Il s’en faut de beaucoup.
SOCRATE.
De beaucoup ? Veux-tu dire que tout le temps