Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/803

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est la force, n’avouerons-nous point, comme je disais tout-à-l’heure, que cette disposition de nos amis, lorsqu’elle ne nuit à personne, est ridicule ?

PROTARQUE.

Oui.

SOCRATE.

Ne convenons-nous point aussi que, comme ignorance, elle est un mal ?

PROTARQUE.

Sans doute.

SOCRATE.

Quand nous rions d’une pareille ignorance, sommes-nous joyeux ou affligés ?

PROTARQUE.

Il est évident que nous sommes joyeux.

SOCRATE.

N’avons-nous pas dit que c’est l’envie qui produit en nous ce sentiment de joie à la vue des maux de nos amis ?

PROTARQUE.

Nécessairement.

SOCRATE.

Ainsi il résulte de ce discours que, quand nous rions des ridicules de nos amis, nous mêlons le plaisir à l’envie, et par conséquent le