Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/880

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quelle ils appartiennent. » En effet, plus haut Socrate a touché ces phénomènes et en a décrit quelques-uns, savoir, ceux de l’égal, du double, etc. Il ne les a pas approfondis ; il ne le fait pas même ici, ces phénomènes étant assez clairs par eux-mêmes, et il se hâte d’aller à son but, au mélange des deux ordres de phénomènes, de l’infini et du fini. Mêle-les, dit-il, et il en va résulter un nouvel ordre, une nouvelle classe ou espèce  ; et Socrate, s’exprimant avec vivacité, dit : Mêle ces deux espèces, il en va résulter celle-ci : τούτων ἀμφοτέρων συμαγομένων, καταφανὴς κἀκείνη γενήσεται. Rien de plus clair ; mais la vivacité de cette forme, κἀκείνη, combinée avec l’interruption brusque de Protarque, Ποίαν καὶ πῶς λέγεις, a jeté du louche sur toute la phrase : en effet Ποίαν λέφεις, au premier coup-d’œil, a bien l’air de se rapporter à κἀκείνη ; et pourtant cela est inadmissible, car la réponse à Ποίαν λέγεις est τὴν τοῦ ἴσου καὶ διπλασίου, qui appartient, comme on l’a vu, à la seconde espèce, celle du fini, tandis qu’ici κἀλείνη, indique une troisième espèce. Il faut donc rapporter ποίαν λέγεις à γένναν, et supposer que Protarque, trouvant que Socrate est allé trop vite dans l’indication des phénomènes du fini, ce qui est assez vrai, ne fait pas attention à κἀκείνη qui est à la fin de la phrase, et l’interrompt en s’écriant : Que veux-tu dire ? je ne t’entends pas : de quels phénomènes veux-tu parler ? Et