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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/1007

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vaisseau, ce mélange de l’intelligence et des sens, qui le conserve également dans la tempête et dans le calme ? N’est-il pas vrai que le pilote et les matelots réunissant leurs sens avec l’intelligence qui réside dans le pilote seul, se sauvent eux-mêmes ainsi que le vaisseau ?

CLINIAS.

Qui en doute ?

L’ATHÉNIEN.

Il n’est pas besoin d’un grand nombre d’exemples. Voyons seulement, par rapport à l’art militaire et à la médecine, quel but les généraux et les médecins se proposent pour parvenir à la conservation de leur armée ou de leur malade.

CLINIAS.

Fort bien.

L’ATHÉNIEN.

Le but du général n’est-il point la victoire et la défaite de l’ennemi ? Celui du médecin et de ceux qui exécutent ses ordonnances n’est-il pas de rendre aux corps la santé ?

CLINIAS.

Assurément.

L’ATHÉNIEN.

Mais si le médecin ignorait en quoi consiste ce que nous appelons santé, et le général ce que c’est que la victoire ; et j’en dis autant du pilote