Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d'un côté à des actes involontaires, et sous ce rapport on leur doit quelque indulgence ; mais ce sont des délits pourtant en ce qu'ils supposent un abandon coupable de l'âme à la passion du moment ; et sous ce rapport ils méritent d'être punis, mais ils doivent l'être moins que les délits prémédités pour lesquels doit être réservée toute la sévérité de la loi ; car c'est la préméditation qui constitue le délit véritable. C'est donc l'intention criminelle que la loi doit rechercher et punir: voilà la justice en soi, la fin principale de la loi ; et c'est encore l'intention morale qu'elle se propose subsidiairement de corriger par le châtiment dans le coupable, et d'éclairer par l'exemple dans le spectateur.

Reste à déterminer deux choses :

1° La proportion du délit et de la peine, proportion nécessairement arbitraire et qui dépend de l'état de la morale publique