Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/201

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MÉGILLE.

Comment cela pourrait-il être, puisqu’il n’aurait jamais été à portée de voir aucune assemblée bien gouvernée, ni d’y assister ?

L’ATHÉNIEN.

Eh bien, les banquets et les convives qui les composent ne forment-ils pas une certaine espèce d’assemblée ?

MÉGILLE.

Sans doute.

L’ATHÉNIEN.

Or quelqu’un a-t-il jamais vu de la règle et de l’ordre dans ces banquets ? Il vous est aisé à tous deux de répondre que vous n’en avez jamais vu : cela n’est point d’usage chez vous, et la loi vous l’interdit. Pour moi, qui ai assisté à beaucoup de banquets en divers lieux, et qui me suis informé de presque tous, je puis vous assurer que je n’en ai ni vu ni entendu nommer un seul où tout se passât régulièrement. On y observe bien en certains lieux quelque ordre en un petit nombre de points peu importants ; mais l’essentiel, le tout, pour mieux dire, n’est nullement réglé.

CLINIAS.

Que dis-tu là, étranger ? explique toi plus clairement. Car, comme tu l’as dit, n’ayant nulle expérience de ces sortes d’assemblées, nous se-