Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/228

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L’ATHÉNIEN.

Rappelons-nous maintenant ce qui a été dit tout à l’heure, qu’il y a deux choses auxquelles il faut aguerrir notre âme : l’une, à ne rien craindre en certaines occasions, l’autre, à tout craindre en d’autres.

CLINIAS.

Tu donnais, ce me semble, à cette seconde crainte le nom de pudeur ?

L’ATHÉNIEN.

Justement. Puis donc que la force et l’intrépidité ne peuvent s’acquérir qu’en s’exerçant à affronter les objets terribles, voyons si, pour parvenir au but opposé, il n’est pas besoin d’employer les moyens contraires.

CLINIAS.

Selon toute apparence.

L’ATHÉNIEN.

Ainsi c’est dans les choses qui ont la vertu de nous remplir d’une confiance et d’une hardiesse extraordinaire qu’il nous faut chercher un remède à l’impudence et à l’effronterie, apprenant à devenir timides et circonspects, pour ne rien dire, ne rien faire, ne rien souffrir dont nous ayons à rougir.

CLINIAS.

Cela doit être.