Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/243

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L’ATHÉNIEN.

Oui, c’est un chef d’œuvre de législation et de politique. Leurs autres lois ne sont peut-être pas exemptes de défauts ; mais pour celle-ci touchant la musique, elle nous prouve une chose vraie et bien digne de remarque, c’est qu’il est possible de fixer par des lois, d’une manière durable et avec assurance, les chants qui sont absolument beaux. Il est vrai que cela n’appartient qu’à un Dieu ou à un être divin : aussi les Égyptiens [657b] attribuent-ils à Isis ces mélodies qui se conservent chez eux depuis si longtemps. Si donc, comme je disais, quelqu’un était assez habile pour saisir, par quelque moyen que ce soit, ce qu’il y a de vrai en ce genre, il doit en faire une loi avec assurance, et en ordonner l’exécution, persuadé que le goût du plaisir, qui porte sans cesse à inventer de nouvelle musique, n’aura pas assez de force pour abolir des modèles une fois consacrés, sous prétexte qu’ils sont surannés ; du moins voyons-nous qu’en Égypte, loin que le goût du plaisir ait prévalu sur l’antiquité, tout le contraire est arrivé.

[657c] CLINIAS.

Il est fort vraisemblable qu’il en est ainsi, d’après les raisons que tu viens d’en donner.