Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/247

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pas vrai qu’ils se déclareront en faveur du charlatan ?

[658d] CLINIAS.

Sans contredit.

L’ATHÉNIEN.

Que le suffrage des enfants un peu plus grands sera pour le poète comique, et celui des femmes d’un esprit cultivé, des jeunes gens, en un mot de la plupart des spectateurs, pour le poète tragique ?

CLINIAS.

Cela est vraisemblable.

L’ATHÉNIEN.

Quant à nous autres vieillards, il est certain que nous prendrons plus de plaisir à entendre un Rhapsode nous réciter, comme il faut, l’Iliade, l’Odyssée, ou quelques morceaux d’Hésiode, et que nous lui donnerons la préférence. A qui donc sera la victoire ? C’est là la question, n’est-ce pas ?

CLINIAS.

Oui.

[658e] L’ATHÉNIEN.

Il est évident que nous ne pouvons nous dispenser, vous et moi, de l’attribuer à celui qui aura eu le suffrage des spectateurs de notre âge ; car nos habitudes, nous autres vieillards,