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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/274

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CLINIAS.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

Si l’on ne connaît en aucune façon les objets que l’artiste a voulu rendre, peut-on bien juger de la justesse de son travail ; par exemple, si les proportions du corps sont reproduites telles qu’elles sont dans l’original ; si la position des parties [668e] et leur correspondance sont bien observées ; et de même pour les couleurs et les figures ; ou bien si tout cela a été manqué et confondu dans l’exécution ? Vous semble-t-il qu’on puisse prononcer là-dessus, si l’on n’a nulle idée de l’être que l’artiste s’est proposé d’imiter ?

CLINIAS.

Comment le pourrait-on ?

L’ATHÉNIEN.

Mais lorsqu’on sait que ce qu’il a voulu représenter sur la toile ou sur le marbre est un homme y et qu’il en a exprimé fidèlement toutes les parties, [669a] avec la couleur et la figure convenables, s’ensuit-il nécessairement qu’on soit en état de juger d’un coup d’œil de la beauté d’un ouvrage ou de ses défauts ?

CLINIAS.

En ce cas, nous nous connaîtrions tous en peinture.