Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/277

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blables à des cris d’animaux, avec une extrême rapidité et sans s’arrêter, et dans cette manie de jouer du luth [670a] ou de la flûte autrement que pour accompagner la danse et le chant. Cet emploi des instruments sans voix humaine est une barbarie et un vrai charlatanisme. Voilà ce que j’avais à dire sur ce sujet. Au reste, nous n’examinons pas ici quel genre de musique ne convient pas à nos citoyens, depuis l’âge de trente ans jusqu’au-delà de cinquante, mais quel est celui qui leur convient ; et ce qui me paraît résulter de ce discours, c’est que les vieillards quinquagénaires, [670b] qui seront dans le cas de chanter, doivent être beaucoup mieux instruits que personne de tout ce qui concerne la musique des chœurs, parce qu’ils ont besoin de discerner et de sentir avec la dernière délicatesse toutes les espèces de mesure et d’harmonie : sans quoi, comment connaîtront-ils la justesse d’une mélodie, quand il faut du dorien, et quand il n’en faut pas, et si la mesure que le musicien a accommodée à la mélodie y convient ou non ?

CLINIAS.

Il est évident qu’ils ne le pourront pas sans cela.

L’ATHÉNIEN.

En vérité la plupart des spectateurs sont bien ridicules de s’imaginer qu’ils sont capables de