Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/279

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prennent [670e] à la jeunesse à embrasser tout ce qui est propre en ce genre à former ses mœurs. S’ils ont l’habileté que nous supposons ici, ils auront nécessairement des lumières supérieures à celles que donne l’éducation commune, et à celles des poètes eux-mêmes ; car il n’est nullement nécessaire que le poète connaisse si son imitation est belle ou non, ce qui est le troisième point qui achève le juge éclairé, tandis qu’il ne peut se dispenser de posséder ce qui regarde la mesure et l’harmonie ; mais nos vieillards doivent avoir une connaissance égale des trois points en question, afin de pouvoir choisir ce qu’il y a de plus excellent et ce qui en approche davantage ; autrement, [671a] jamais ils ne seront propres à faire goûter aux jeunes gens le charme de la vertu.

Nous avons expliqué selon notre pouvoir, comme nous nous l’étions proposé d’abord, les moyens de remédier aux inconvénients du chœur de Bacchus. Voyons si nous y avons réussi. C’est une nécessité que le tumulte règne dans une pareille assemblée, et qu’il y croisse à mesure que l’on continuera à boire : inconvénient qui dès le commencement nous a paru inévitable dans les banquets d’aujourd’hui, de la manière dont les choses [671b] s’y passent.