Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/319

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MÉGILLE.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

Ne nous arrive-t-il point par hasard en ce moment ce qui arrive à la plupart des hommes, sans qu’ils s’en aperçoivent, de nous imaginer que telle chose aurait été au mieux et aurait fait merveille, [686d] si on avait su s’y prendre comme il faut ; tandis que peut-être c’est nous-mêmes qui raisonnons mal de cette chose et la voyons de travers : erreur où tombent en mille rencontres ceux qui raisonnent comme nous faisons ici.

MÉGILLE.

Que veux-tu dire, et à quel propos cette réflexion te vient-elle à l’esprit ?

L’ATHÉNIEN.

En vérité, je ne puis m’empêcher de rire de moi-même, de ce que, jetant les yeux sur l’armée dorienne, il m’a paru qu’elle était fort belle, et que la Grèce en aurait tiré de merveilleux secours si on avait [686e] su alors en faire un bon usage.

MÉGILLE.

Tout ce que tu as dit à ce sujet n’était-il pas vrai et plein de bon sens, et n’avons-nous pas eu raison d’y applaudir ?