Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/323

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fils, s’il en avait connaissance, joignît ses vœux aux siens ?

MÉGILLE.

Je t’entends : tu veux dire qu’il ne faut ni de mander aux Dieux, ni désirer avec empressement que les évènements suivent notre volonté, mais plutôt que notre volonté elle-même suive notre raison, et que la seule chose que les États et les particuliers doivent demander aux Dieux et chercher à acquérir, c’est la sagesse.

[688a] L’ATHÉNIEN.

Oui, je vous l’ai déjà dit, et je vous le rappelle : la sagesse est l’unique objet vers lequel tout bon législateur doit diriger ses lois. Votre prétention était qu’il ne devait point se proposer d’autre but que la guerre ; de mon côté, je disais que c’était le borner à une seule vertu, tandis qu’il y en a quatre ; [688b] qu’au contraire il devait les avoir toutes en vue, et principalement la première, qui par son excellence est à la tête de toutes les autres ; savoir, la sagesse, la raison, le jugement, avec des goûts et des désirs qui s’y rapportent. Ainsi ce discours retombe dans le précédent ; et ce que je disais tout à l’heure, qu’il est dangereux de faire des souhaits que la raison ne dirige point, et qu’en ce cas il est avantageux que le contraire de ce