Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/381

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[711b] L’ATHÉNIEN.

Tu y trouverais la preuve de ce que je viens d’avancer.

CLINIAS.

De quoi ?

L’ATHÉNIEN.

Qu’un tyran qui veut changer les mœurs de tout un État, n’a besoin ni de beaucoup d’efforts ni de beaucoup de temps. Il n’a qu’à frayer lui-même la route par laquelle il veut que ses sujets marchent ; qu’il ait dessein de les porter à la vertu ou de les tourner au vice, il suffit qu’il leur trace dans sa conduite celle qu’ils ont à suivre, [711c] qu’il approuve, qu’il récompense certaines actions, qu’il en condamne d’autres, et qu’il couvre d’ignominie ceux qui refuseront de lui obéir.

CLINIAS.

Comment nous paraîtrait-il difficile, en quelque pays que ce soit, que les citoyens se conformassent en peu de temps aux volontés d’un homme qui a en main la puissance et la persuasion tout ensemble ?

L’ATHÉNIEN.

Mes chers amis, que personne ne vous persuade que, quand il s’agit de changer les lois d’un État, il y ait une autre voie plus courte et