Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/397

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ble de toutes les dettes ; on doit se persuader que tous les biens que l’on possède appartiennent à ceux de qui on a reçu [717c] la naissance et l’éducation, et qu’il convient de les consacrer sans réserve à leur service, en commençant par les biens de la fortune, en venant de là à ceux du corps, et enfin à ceux de l’âme, leur rendant ainsi avec usure les soins, les peines et les travaux que notre enfance leur a coûtés autrefois, et redoublant nos attentions pour eux à mesure que les infirmités de l’âge les leur rendent plus nécessaires. Parlons constamment à nos parent avec un respect religieux, [717d] car aux paroles, cette chose légère, est attachée une lourde peine ; et Némésis, messagère de Dicée, veille sur ces manquements. Ainsi il faut céder à leur colère, laisser un libre cours à leur ressentiment, qu’ils le témoignent par des paroles ou par des actions, et les excuser, dans la pensée qu’un père qui se croit offensé par son fils a un droit légitime de se courroucer contre lui. Après leur mort, la tombe la plus modeste est la plus belle. Il ne faut ni excéder la grandeur ordinaire des monuments de ce genre, ni rester [717e] au-dessous de ce que nos ancêtres ont fait pour leurs propres parents. Ne négligeons pas non plus les cérémonies annuelles instituées pour honorer la mémoire des