Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/401

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si tu savais ce qu’il nous convient de dire et de faire, tu ne balancerais pas à nous le communiquer ?

CLINIAS.

Cela est certain.

L’ATHÉNIEN.

N’avons-nous pas entendu de ta bouche, un peu plus haut, qu’il ne fallait pas laisser aux poètes la liberté de dire tout ce qu’il leur plaît, parce que, faute de connaître ce que leurs discours peuvent avoir de contraire aux lois, ils pourraient causer de très grands maux à l’État ?

CLINIAS.

Rien de plus vrai.

L’ATHÉNIEN.

Si donc nous lui tenions au nom des poètes le langage suivant, lui dirions-nous rien que de raisonnable ?

CLINIAS.

Quel langage ?

[719c] L’ATHÉNIEN.

Législateur, c’est un discours qui de tout temps a été dans notre bouche à nous autres poètes, et sur lequel tout le monde est d’accord avec nous, que quand un poète est assis sur le trépied de la Muse, il n’est plus maître