Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/429

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tes, il montrerait, en parlant ainsi, son ignorance et son peu d’expérience touchant les divers états de la vie. Mais parmi ces états divers, quel est celui qu’il faut embrasser en connaissance de cause et prendre pour soi-même comme la règle de sa vie, avec la confiance d’avoir choisi le parti le plus agréable et le plus cher, et en même temps le plus honorable, de manière à vivre aussi heureusement qu’un homme peut se le promettre ? Mettons-en quatre : un où règne la tempérance, un second où règne la raison, un troisième où règne le courage, un quatrième qui a en partage la santé. A ces états opposons-en quatre autres, où se trouvent la folie, la lâcheté, l’intempérance, les maladies. Quiconque aura idée de la vie tempérante, conviendra qu’elle est modérée en tout, que ses plaisirs sont tranquilles et tranquilles ses peines, ses désirs modérés et ses amours sans délire : qu’au contraire, dans la vie intempérante, tout est excessif ; que les plaisirs et les peines y sont très-vifs, les désirs fougueux et emportés, et les amours violens jusqu’à la fureur : que, dans la première, les plaisirs l’emportent sur les peines, et dans la seconde les peines sur les plaisirs, soit pour la grandeur, soit pour le nombre, soit pour la vivacité: qu’ainsi