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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/503

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CLINIAS.

Je le sais pour l’avoir ouï-dire, car je n’ai aucune connaissance des principes de cet art.

L’ATHÉNIEN

Tu n’y as rien perdu. Toutefois nous ferons l’application suivante de la remarque que nous avons faite sur cet art. Si quelqu’un [769c] entreprenait de faire une peinture parfaitement belle, de manière que, loin de se dégrader, elle acquît de jour en jour une nouvelle perfection, tu conçois qu’étant mortel, s’il ne laisse après lui un peintre qui le remplace, pour réparer le tort que les années auraient fait à sa peinture et finir les traits que lui-même aurait laissés imparfaits par défaut d’habileté, un artiste en un mot capable de donner de nouvelles grâces à son ouvrage, tu conçois, dis-je, que ce tableau, qui lui aura coûté beaucoup de travail, ne se soutiendra pas long-temps.

CLINIAS.

Cela est vrai.

L’ATHÉNIEN

[769d] Quoi donc ! ne penses-tu pas que l’entreprise du législateur ressemble à celle de ce peintre ? Il se propose d’abord de former un corps de lois le plus parfait qu’il soit possible. Mais ensuite avec le temps, lorsque l’expérience lui aura ap-