Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/521

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L’ATHÉNIEN

Ce que nous ferons, mon cher Clinias ? Il est clair que l’homme qui est un animal difficile à manier, ne consent à se prêter qu’avec une peine infinie à cette distinction de libre et d’esclave, de maître et de serviteur, introduite par la nécessité.

CLINIAS.

Eh bien ?

L’ATHÉNIEN

Par conséquent l’esclave est une possession bien [777c] embarrassante. L’expérience l’a fait voir plus d’une fois, et les fréquentes révoltes des Messéniens, les maux auxquels sont sujets les Etats où il y a beaucoup d’esclaves parlant la même langue, et encore ce qui se passe en Italie, où des vagabonds exercent toute sorte de brigandages, tout cela ne le prouve que trop. A la vue de tous ces désordres, il n’est pas surprenant qu’on soit incertain du parti qu’on doit prendre à cet égard. Je ne vois que deux expédients : le premier, de ne point avoir d’esclaves [777d] d’une seule et même nation, mais, autant qu’il est possible, qui parlent entre eux différentes langues, si l’on veut qu’ils portent plus aisément le poids de la servitude ; le second, de les bien traiter, non seulement pour eux-mêmes, mais