Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/528

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les à manger communes ni plus ni moins qu’avant leur mariage. Ce règlement parut sans doute étrange la première fois qu’il fut porté en Crète et à Sparte, soit que la guerre, comme il y a apparence, ait contraint d’en faire une loi, ou quelque autre fléau non moins puissant, qui avait réduit votre pays à un petit nombre d’habitans. Mais après qu’on eut essayé de cette vie commune, et qu’on eut été forcé de la pratiquer, on jugea [780b] que cet usage était d’une utilité merveilleuse pour l’État. C’est ainsi à peu près que les repas en commun ont été établis chez nous.

CLINIAS.

Cela est vraisemblable.

L’ATHÉNIEN

Ce que je viens de dire, que cet usage dut paraître étrange alors, et que ce ne fut pas sans crainte qu’on le proposa à quelques uns, n’aurait plus lieu aujourd’hui, et le législateur ne trouverait pas les mêmes difficultés à vaincre. Mais le point qui coûterait beaucoup à proposer, et encore plus à faire exécuter, est celui qui tient au précédent et mériterait nos éloges s’il était en vigueur, mais qui par malheur n’est établi nulle part, et faute duquel le législateur est réduit, comme on dit en badinant, à donner des coups