Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/531

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seule proposition de ce projet, quelque raisonnable qu’il soit, ne serait écoutée nulle part ailleurs par les femmes sans de grandes clameurs ; mais ici peut-être s’y prêteraient-elles. Si vous jugez à propos que notre plan de législation ne reste point imparfait, du moins en paroles, je vais vous exposer combien cet établissement serait utile et convenable, si vous voulez m’écouter : sinon, passons à d’autres choses.

CLINIAS.

Etranger, nous souhaitons ardemment de t’entendre là-dessus.

L’ATHÉNIEN

Voyons donc. Ne soyez pas surpris au reste si je reprends la chose [781b] d’un peu loin : nous avons du loisir ; rien ne nous presse, ni ne nous empêche d’examiner à fond la matière des lois.

CLINIAS.

Tu as raison.

L’ATHÉNIEN

Remontons par conséquent à ce qui a été dit dès le commencement. Il est nécessaire que chacun comprenne, ou que le genre humain n’a jamais commencé et ne finira [782a] jamais, mais qu’il a existé et existera toujours, ou du moins que son origine va se perdre dans des temps si reculés qu’il est presque impossible d’en assigner l’époque.