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LIVRE DEUXIÈME.


PAGE 72. — J’appelle éducation…

Bekker, 202. Παιδέαν δὴ λέγω…

Voici quel est, selon nous, le sens de cette phrase assez obscure :

J’appelle éducation la vertu qui se montre d’abord dans les enfants,

Soit qu’ils ne s’en rendent pas compte,

Soit qu’ils s’en rendent compte.

Or, à parler rigoureusement, il n’y a pas de vertu complète et véritable, si on ne s’en rend pas compte, la raison, les lumières, φρόνησις, prudentia, étant a la tête de toutes les vertus.

Donc, l’éducation ne supposant pas toujours la réflexion qui se rend compte des bonnes habitudes contractées, je suis réduit à appeler éducation, non pas la vertu, la vertu tout entière, comme je l’avais fait, mais seulement une partie de la vertu, celle qui, indépendamment de la raison et de la réflexion, coordonne les sentiments conformément au bien et à l’ordre.

Bekker : Συμφωνήσωσι τῷ λόγῳ, ὀρθῶς εἰθίσθαι ὑπὸ τῶν προσηκόντων ἐθῶν. Je retrancherais la virgule après λόγῳ, ou du moins j’entendrais συμφρωνήσωσι τῷ λόγῳ, κατὰ τό ou διὰ τὸ ou ἐν τῷ ὀρθῶς εἰθίσθαι.