d’une volonté forte, de courage, de sagacité, de prévoyance, surtout de cette qualité sans laquelle il n’y a point de vertus durables, la tempérance. Il pense avec raison que la tyrannie, c’est-à-dire la dictature, est la forme de gouvernement la plus favorable pour jeter les fondements d’une législation, et la protéger à sa naissance contre la révolte des passions qui ne peuvent s’accoutumer en un jour au frein salutaire des lois.
Mais la plus heureuse circonstance, celle sans laquelle toutes les autres sont mal sûres, c’est que le législateur, quel qu’il soit, ait affaire à une population honnête, qui possède dans ses mœurs le germe des vertus civiques ; car ce sont les vertus des citoyens qui seules peuvent maintenir une législation vertueuse. Sans vertu, il n’y aura d’autre justice que l’intérêt personnel, ni par conséquent d’autre droit que celui de