dans chaque classe sur la liste primitive des candidats, et si le sort se chargeait ensuite d’éliminer la moitié de ces 180, pour arriver au nombre des 90 voulus pour chaque classe, il n’y aurait plus d’élection par le peuple, excepté au premier degré, c’est-à-dire au moins important. Aristote a parfaitement montré (Polit., II, 3) que ce mode d’élection est encore trop aristocratique, puisque les riches votent toujours pour toutes les classes, et que les pauvres peuvent ne pas le faire, ce qui rend le pouvoir électoral des riches beaucoup plus grand que celui des pauvres. Remarquons que dans ce passage d’Aristote la citation de Platon est si abrégée qu’elle en est fort obscure, et que le dernier traducteur de la Politique d’Aristote, M. Thurot, voulant la développer pour l’éclaircir, s’y est complètement trompé. Il fait dire à Platon (tome II, page 93) : « Tous les citoyens sont obligés de choisir (d’abord 90 sénateurs), mais pris dans la première classe, ensuite (90 autres) pris dans la seconde, ensuite autant pris dans la troisième,... et 90 aussi dans la quatrième… Enfin Socrate veut que parmi ces élus on prenne un nombre égal (la moitié ou 45) par chaque classe» » Ces nombres appartiennent au traducteur, et ils sont totalement faux ; car si après avoir pris 90 noms dans chaque classe, on réduit par le sort les 90 de chaque classe à 45, on a pour résultat quatre fois 45, c’est-à-dire 180, et non
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