Et même l’humeur douce et l’humeur chagrine entrent pour beaucoup dans la bonne et dans la mauvaise disposition de l’âme.
Assurément.
[791b] Il nous faut donc essayer d’expliquer quel serait le moyen d’influer d’abord et à volonté sur l’humeur des enfans, autant que cela est possible à l’homme.
Explique-nous ce moyen.
Hé bien, posons comme un principe certain, qu’une éducation efféminée rend à coup sûr les enfants chagrins, colères, et toujours prêts à s’emporter pour les moindres sujets : qu’au contraire une éducation contrainte, qui les tient dans un dur esclavage, n’est bonne qu’à leur inspirer des sentiments de bassesse, de lâcheté, de misanthropie, et à en faire des hommes d’un commerce très difficile.
[791e] Comment faudra-t-il donc que l’État s’y prenne à l’égard d’êtres qui ne sont pas en état d’entendre ce qu’on leur dit, ni de recevoir aucun autre principe d’éducation ?
