Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/693

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distribuera ensuite entre toutes les fêtes qui accompagnent les sacrifices, donnant à chaque fête la danse qui lui est propre ; et après les avoir consacrées avec le reste suivant cet arrangement, il ne touchera plus désormais à rien de ce qui appartient à la danse ou au chant, afin que l’État et [816d] tous les citoyens, participant de la même manière aux mêmes plaisirs, et toujours semblables à eux-mêmes autant qu’il se pourra, mènent une vie également heureuse et vertueuse. Nous avons achevé tout ce qu’il y avoir à dire touchant la nature des chants et des danses qui conviennent aux beaux corps et aux âmes généreuses. Pour ce qui est des paroles, des chants et des danses, dont le but est d’imiter les corps et les esprits mal faits, disposés naturellement à la bouffonnerie, et généralement de toutes les imitations comiques, il est nécessaire d’en considérer la nature et de s’en former une idée juste. Car on ne peut bien connaître le sérieux si on ne connaît le ridicule, [816e] ni en général les contraires si l’on ne connaît leurs contraires, et cette comparaison sert à former le jugement. Mais on ne mêlera jamais dans sa conduite le sérieux avec le ridicule, si l’on veut faire même les plus faibles progrès dans la vertus et l’on ne doit s’appliquer à connaître la bouffonnerie que pour n’y pas tomber par ignorance soit dans ses discours, soit dans