Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/695

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composition du drame le plus accompli. Or, la vraie loi peut seule atteindre à ce but, [817c] et nous espérons, qu’elle nous y conduira. Ne comptez donc pas que nous vous laissions entrer chez nous sans nulle résistance, dresser votre théâtre dans la place publique et introduire sur la scène des acteurs doués d’une belle voix, qui parleront plus haut que nous ; ni que nous souffrions que vous adressiez, la parole en public à nos enfants, à nos femmes, à tout le peuple, et que sur les mêmes objets vous leur débitiez des maximes, qui, bien loin d’être les nôtres, leur sont presque, toujours entièrement opposées. Ce serait une folie [817d] extrême de notre part, et de la part de tout État de vous accorder une semblable permission, avant que les magistrats aient examiné si ce que vos pièces contiennent est bon et convenable à dire en public, ou s’il ne l’est pas. Ainsi, enfants des muses voluptueuses, commencez par montrer vos chants aux magistrats afin qu’ils les comparent avec les nôtres ; et s’ils jugent que vous disiez les mêmes choses ou de meilleures, nous vous permettrons de représenter vos pièces ; sinon, mes chers amis, nous ne saurions vous le permettre. [817e] Tels seront les usages établis par les lois touchant les chants, la danse, et la manière de les apprendre ; en sorte qu’il y ait un genre affecté