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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/700

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camp, de conduire et ranger une armée en bon ordre, et de bien administrer leurs affaires domestiques. En général » leur effet est de rendre un homme tout différent de lui-même pour la sagacité de l’esprit, et les services qu’il peut tirer de ses talents : en outre, de le délivrer de cette ignorance ridicule et honteuse, où naissent les hommes, par rapport à la mesure des corps [819d] suivant leur longueur, largeur et profondeur.

CLINIAS.

De quelle ignorance parles-tu ?

L’ATHÉNIEN.

O mon cher Clinias, je n’ai moi-même appris que fort tard l’état où nous sommes à cet égard ; j’en ai été frappé : il m’a semblé qu’une ignorance si grossière convenait moins à des hommes qu’à de stupides animaux : j’en ai rougi non seulement pour moi-même, [819e] mais pour tous les Grecs.

CLINIAS.

Mais encore en quoi consiste-t-elle ? explique-toi, étranger ?

L’ATHÉNIEN.

Je vais te le dire, ou plutôt te la faire toucher au doigt en t’interrogeant. Réponds-moi un peu. As-tu idée de la longueur ?

CLINIAS.

Sans doute.