Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/723

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CLINIAS.

Tu as raison.

L’ATHÉNIEN.

Voilà donc encore une fois une des causes qui détournent les États de s’appliquer, comme il convient, aux exercices de la guerre, et à tout autre exercice honnête ; elle transforme ceux des citoyens dont le naturel est doux et paisible, en marchands, en trafiquans sur mer et en hommes de service ; et ceux dont Famé est courageuse, en brigands, en voleurs qui percent les murailles et pillent les temples, en hommes qui font de la guerre un métier et en tyrans, les rendant ainsi malheureux malgré toutes les bonnes qualités qu’ils ont quelquefois reçues de la nature.

CLINIAS.

Que dis-tu là ?

L’ATHÉNIEN.

Comment ne regarderais-je pas comme malheureux des hommes contraints à traverser toute la vie dans une faim continuelle dont leur ame est dévorée ?

CLINIAS.

Telle est donc la première cause : quelle est la seconde, étranger ?

L’ATHÉNIEN.

Tu fais bien de m’en rappeler le souvenir.