Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/747

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qui s’attachent moins aux belles qualités du corps qu’à celles de l’ame. Tout ce que nous venons de dire n’est peut-être qu’un souhait, tel qu’on en forme dans les entretiens. Quel avantage néanmoins tous les États ne retireraient-ils pas de l’observation de ces lois ? Du moins, si Dieu seconde nos efforts, nous parviendrons à obtenir sur cette matière de deux choses l’une, ou que personne n’ose toucher à qui que ce soit de condition libre, si ce n’est à sa femme ; qu’on ne contracte point avec des concubines une union qui ne serait précédée d’aucune cérémonie et dont les fruits seraient illégitimes; et qu’on n’ait point avec les personnes du même sexe un commerce stérile, interdit par la nature : ou du moins nous réussirons à bannir entièrement l’amour des jeunes garçons. A l’égard des femmes, si quelqu’un vivait avec une autre que celle qui est entrée en sa maison sous les auspices des dieux, et avec le titre sacré d’épouse; soit qu’elle lui soit acquise par achat, ou de quelque autre manière ; si son mauvais commerce vient à la connaissance de qui que ce soit, homme ou femme : nous ne ferons rien que de juste en le privant par une loi, comme infâme, de toutes les distinctions et privilèges de citoyen, et en le réduisant à la condition d’étranger. Telle est la loi, soit qu’il faille la compter pour