trop aristocratique. Ce n'est pas non plus le sort qui les nomme ; car le sort, comme Platon et Montesquieu l'ont fort bien vu, est purement démocratique ; c'est le suffrage de tous, avec quelques avantages accordés à quelques uns, ce qui établit, dit Platon, « un milieu entre la monarchie et la démocratie, milieu essentiel à tout bon gouvernement, parce qu'il est impossible qu'il y ait une union véritable ni entre des classes qui n'auraient point des droits égaux, entre des maîtres et des esclaves, ni entre d'honnêtes gens et des hommes de rien qui seraient élevés aux mêmes honneurs. La justice veut l'égalité, mais il y a deux sortes d'égalité : l'une matérielle, qui consiste dans le poids, la mesure et le nombre, et que le premier législateur venu peut introduire dans ses lois ; l'autre morale et vraie, qui exige souvent l'inégalité entre des choses iné-
Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/80
Apparence