Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/831

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sera composé des généraux d'armées, des taxiarques, des phylarques et des hipparques.

Il me semble que parmi les lois, il y en a qui sont faites pour les gens de bien, dans le but de leur enseigner la manière de vivre heureux par leur union ; et d'autres destinées aux méchans, qu'une bonne éducation n'a pu corriger et dont le caractère est d'une dureté que rien ne peut amollir, pour les empêcher de se porter aux derniers excès du crime. Les lois qui vont suivre sont pour ces derniers ; ils en sont, pour ainsi dire, les auteurs : c'est par nécessité que le législateur les porte, et il souhaite qu'on n'ait jamais occasion d'en faire usage. Quiconque osera porter la main sur son père, sa mère ou quelqu'un de ses aïeux et leur faire violence en les maltraitant, sans craindre le courroux des dieux du ciel, ni les châtimens qui l'attendent, dit-on, aux enfers, comme s'il savait ce qu'il ignore absolument, et par mépris pour une tradition antique et universelle ; il faut employer contre lui quelque remède extrême. Or la mort n'est point le dernier remède ; mais bien plutôt les tourmens qu'on dit préparés aux enfers, et qui, quoique très réels, ne font nulle impression sur les âmes de cette trempe, puisque autrement il n'y aurait ni parricide ni aucun autre attentat violent et impie