Eh bien ! que dirons-nous, et que faut-il que nous fassions ? Supposerons-nous qu’un de ces hommes impies, attaqués par notre législation, nous accuse d’une entreprise inouïe, parce que nous donnons pour fondement à nos lois l’existence des dieux, et produirons-nous nos moyens de défense ; ou bien, négligeant de nous justifier, reprendrons-nous la suite de nos lois, pour ne point donner à ce préambule plus d’étendue qu’aux lois elles-mêmes ? Aussi bien nous faudrait-il entrer dans de très longues discussions, si nous entreprenions de démontrer, avec l’étendue convenable, aux partisans de l’impiété la vérité des points sur lesquels ils nous demandent des explications, et si ensuite nous ne portions la loi qu’après leur avoir imprimé une crainte salutaire et inspiré de l’aversion pour tout ce qui en mérite.
Étranger, nous avons dit plusieurs fois et à peu d’intervalle que dans le sujet que nous traitons il ne fallait pas préférer la brièveté à la longueur. Personne, comme on dit, ne nous presse et ne nous poursuit. Ce serait donc une chose également ridicule et blâmable de choisir ici le plus court en laissant le meilleur. Il est d’une