Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/854

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qu’en tout le reste, et surtout quant à l’origine, elle est un des premiers êtres qui ait existé, qu’elle a été avant les corps, et qu’elle préside plus qu’aucune autre chose à leurs divers changemens et combinaisons. S’il en est ainsi, n’est-il pas nécessaire que tout ce qui a de l’affinité avec l’ame soit plus ancien que ce qui appartient au corps, l’ame elle-même étant antérieure au corps ?

CLINIAS.

Cela est nécessaire.

L’ATHÉNIEN.

Par conséquent et l’opinion, et la prévoyance, et l’intelligence, et l’art, et la loi ont existé avant la dureté, la mollesse, la pesanteur, la légèreté ; et les grands, les premiers ouvrages, comme aussi les premières opérations appartiennent à l’art ; toutes les productions de la nature, et la nature elle-même, selon la fausse idée qu’ils attachent à ce terme, sont postérieures et subordonnées à l’art et à l’intelligence.

CLINIAS.

Explique-toi.

L’ATHÉNIEN.

Je dis qu’ils ont tort d’entendre par le mot nature la génération des premiers êtres. Si l’on parvient à démontrer que l’ame est Je premier des êtres qui ont été engendrés, il suit que ce n’est ni