même d’impiété, et de venger la loi. Si quelqu’un est convaincu, le tribunal portera une peine particulière pour chaque cas d’impiété. La peine générale sera la prison. Or, il y a dans la cité trois prisons, une auprès de la place publique, dépôt général pour s’assurer de la personne de ceux qui y sont mis ; un autre à l’endroit où certains magistrats s’assemblent pendant la nuit, et qu’on appelle Sophronistère[1] ; une troisième enfin située au milieu de la contrée, dans un endroit désert et le plus sauvage qu’on pourra trouver : on la nommera la prison du supplice. D’autre part, il y a en matière d’impiété trois sortes de délits, qui sont ceux que nous venons d’exposer, lesquels se divisant chacun en deux espèces, font six en tout. Il faut que les juges apportent beaucoup d’attention au discernement des fautes qui ont les dieux pour objet, parce qu’elles ne doivent point être punies également ni de la même manière. Il se trouve en effet des hommes qui ne reconnaissent point de dieux, mais qui ayant d’ailleurs un caractère naturellement ami de l’équité, ont de la haine pour les méchans, et par une certaine horreur de l’injustice sont incapables de se porter à des actions criminelles, fuient la com-
- ↑ Lieu de résipiscence ; le pénitentiaire de. quelques modernes.