Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/921

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et à Minerve, de qui nous tenons les arts nécessaires à la vie, comme la classe dé ceux qui par d’autres arts protègent et garantissent les travaux des artisans, est consacrée à Mars et à Minerve. Les uns et les autres travaillent pour le bien de la patrie et des citoyens, ceux-ci en combattant à la tête des armées, ceux-là en fabricant pour un prix raisonnable toutes sortes d’ouvrages et d’instrumens. Ces derniers, par respect pour les dieux dont ils se glorifient de descendre, doivent éviter tout mensonge en ce qui regarde leur travail. Si quelque artisan n’a point achevé par sa faute un ouvrage au temps convenu, sans aucun égard pour le dieu qui soutient son existence, se figurant par un excès d’aveuglement que, protecteur indulgent, il ferme les yeux sur ses fautes : outre le châtiment qu’il doit attendre de ce même dieu, voici celui auquel la loi le condamne. Il paiera le prix de l’ouvrage qu’il s’est engagé à faire, et qu’il n’a pas fait ; de plus il le refera pour rien dans le même temps marqué. La loi donne à quiconque entreprend un ouvrage le même avis qu’elle a donné à tout vendeur, de ne point chercher à tromper en surfaisant le prix de sa marchandise, mais de ne l’estimer que ce qu’elle vaut ; elle prescrit la même chose à l’ouvrier qui se charge d’un ouvrage : car il sait ce que vaut son