Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/959

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tageux pour notre république, c’est qu’il ne s’y trouve jamais personne d’habile en cet art, ou, si l’on veut, dans ce métier et cette routine sans art, ou s’il y en a, que du moins ils se rendent aux prières du législateur, et ne parlent jamais contre le bon droit ; sinon, qu’ils aillent exercer leurs talens ailleurs. S’ils obéissent, la loi se taira ; s’ils n’obéissent point, elle parlera en ces termes : Au cas que quelqu’un paraisse vouloir soustraire l’ame des juges à l’ascendant naturel de la justice, en les portant à des dispositions contraires, et qu’il le fasse à tout propos, en plaidant pour lui-même ou pour d’autres ; tout homme sera reçu à l’accuser d’être un mauvais plaideur ou un mauvais avocat. L’accusation sera portée au tribunal des juges d’élite : s’il est convaincu, les juges examineront quel motif le fait agir de la sorte, l’avarice ou l’esprit de chicane. S’il paraît que c’est l’esprit de chicane, le tribunal décidera combien de temps il doit s’abstenir d’intenter procès à personne ou de plaider pour d’autres. Si l’on juge que c’est avarice, au cas que le coupable soit étranger, on lui ordonnera de quitter le pays et de n’y jamais rentrer sous peine de la vie ; au cas que ce soit un citoyen, il sera condamné à mort, à cause de son excessive