Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/153

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ALCIBIADE.

Mais, Socrate, tu me parles-là d'un homme en délire : car peux-tu croire qu'un homme dans son bon sens eût pu faire de telles prières ?

SOCRATE.

Être en délire te paraît opposé à être dans son bon sens ?

ALCIBIADE.

Assurément.

[138d] SOCRATE.

Ne trouves-tu pas qu'il y a des hommes sensés et d'autres qui ne le sont pas ?

ALCIBIADE.

Et bien ?

SOCRATE.

Voyons, tâchons de les bien reconnaître. Il est convenu qu'il y a des hommes sensés et d'autres qui ne le sont pas, et d'autres encore qui sont en délire ?

ALCIBIADE.

Oui, cela est convenu.

SOCRATE.

N'y a-t-il pas des gens sains ?

ALCIBIADE.

Oui.

SOCRATE.

Et d'autres, malades ?