Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/167

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ALCIBIADE.

Comment ! au nom des dieux, parle mieux, Socrate, je t'en prie.

SOCRATE.

Tu as tort, Alcibiade, de me recommander cela, à moi qui déclare que tu n'es pas capable de rien vouloir de semblable ; ce serait le cas, si l'on te disait le contraire, puisque ces actions te paraissent si abominables qu'on ne doit pas même les nommer légèrement. Mais, dis-moi , crois-tu qu'Oreste, s'il avait été dans son bon sens, et s'il eût su ce qu'il avait de mieux à faire, eût osé faire ce qu'il fit ?

ALCIBIADE.

Non, assurément.

[143e] SOCRATE.

Ni lui ni aucun autre ?

ALCIBIADE.

Ni aucun autre.

SOCRATE.

L'ignorance de ce qui est bien, est donc un mal, à ce qu'il paraît ?

ALCIBIADE.

Du moins selon moi.

SOCRATE.

Et pour Oreste, et pour tout autre ?