Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/225

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[133d] Sans aucun doute, me répondit-il.

Mais penses-tu, lui dis-je, que la philosophie soit seulement belle, ou crois-tu aussi qu'elle soit utile ?

Très utile aussi, me répondit-il.

Cela te paraît-il particulier à la philosophie, repris-je, ou crois-tu qu'il en soit ainsi des autres arts ? Par exemple, le goût de la gymnastique te paraît-il aussi utile que beau ?

C'est selon, répondit-il en plaisantant ; avec celui-ci, désignant son rival, je ne crains pas de dire que ce goût n'est ni l'un ni l'autre ; mais avec toi, Socrate, [133e] je conviens qu'il est à-la-fois et très beau et très utile.

Et crois-tu, lui dis-je, que le goût de la gymnastique consiste à vouloir s'exercer le plus possible ?

Sans doute, me répondit-il, comme le goût de la sagesse, la philosophie consiste à vouloir savoir le plus possible.

Mais, lui demandai-je, penses-tu que ceux qui s'appliquent à la gymnastique aient d'autre but que de se bien porter ?

Non, me dit-il.

Et par conséquent, lui dis-je, c'est le grand nombre d'exercices qui fait qu'on se porte ?

[134a] Et comment, en effet, serait-il possible, me ré-