Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/246

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DÉMODOCUS.

Veux-tu que nous nous retirions ici, sous le portique de Jupiter Libérateur ?

SOCRATE.

Comme tu voudras.

[121b] DÉMODOCUS.

Allons-y donc, Socrate. Il me semble qu'il en est de même de tout ce qui vient au monde, plantes, animaux et hommes. Rien de plus aisé à nous qui cultivons la terre que de préparer tout ce qui est nécessaire avant de planter, et l'action de planter elle-même ; mais lorsque ce qu'on a planté est venu, alors le soin qu'il en faut prendre est difficile et très laborieux. [121c] Il paraît qu'il en est de même des hommes ; je juge des autres par moi. Voilà mon fils : c'est une plante qu'il m'a été fort aisé de faire venir ; mais son éducation est bien difficile, et me tient dans des alarmes continuelles. Sans entrer dans le détail de tous les sujets que j'ai de craindre pour lui, en voici un tout nouveau ; c'est une envie qu'il a, et qui véritablement n'est pas malhonnête, mais fort dangereuse ; elle m'épouvante. Crois-tu, Socrate, [121d] qu'il nous a pris l'envie de devenir habile ? comme il dit. Apparemment quelques-uns de ses camarades de notre dème, qui vont à Athènes, lui rapportent les discours qu'ils