Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

partiennent. Premièrement, il faut que nous convenions ensemble, toi et moi, quelle est la chose sur laquelle nous délibérerons, de peur qu’il n’arrive souvent [122c] que j’entende une chose et toi une autre, et qu’après un long entretien nous ne nous trouvions tous deux fort ridicules d’avoir parlé si long-temps sans nous être entendus.

DÉMODOCUS.

Je crois que tu dis vrai, Socrate ; il faut que nous fassions de cette manière.

SOCRATE.

Oui, je dis vrai : cependant pas si vrai que je pensais, et je me rétracte en partie ; car il me vient dans l’esprit que ce jeune homme pourrait bien avoir toute autre envie [122d] que celle que nous lui croyons, ce qui nous rendrait encore plus absurdes d’avoir délibéré sur toute autre chose que sur l’objet véritable de ses désirs. Je crois donc qu’il sera mieux de commencer par lui, et de lui demander ce qu’il désire.

DÉMODOCUS.

En effet, cela pourrait bien être mieux, comme tu le dis.

SOCRATE.

Mais, dis-moi, quel beau nom a ce jeune homme ? et comment le saluerons-nous ?