Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/261

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THÉAGÈS.

Assurément.

SOCRATE.

Mais, puisqu'il a dit,

Les tyrans deviennent habiles par le commerce des habiles,

si nous lui demandions : Euripide, en quoi dis-tu qu'ils doivent être habiles ? Que dirait-il ? en quoi ferait-il consister leur science ?

THÉAGÈS.

Par Jupiter ! je ne saurais le dire.

SOCRATE.

Veux-tu que je te le dise ?

THÉAGÈS.

Oui, s'il te plaît.

SOCRATE.

Leur science est celle que, suivant Anacréon, possédait parfaitement Callicrète[1]. Ne te souviens-tu pas de la chanson ?

THÉAGÈS.

Je m'en souviens.

  1. C'était une fille qui enseignait la politique, comme firent après elle Aspasie et Diotime : les vers qu'Anacréon avait faits pour elle sont perdus. C'est, je crois, le seul passage de l'antiquité où il soit question de cette Callicrète.