Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/288

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pas. Quelles sont les choses que nous savons ; quelles sont celles que nous ne savons pas ? c’est ce qu’elle ne peut nous apprendre. Or, si elle ne nous apprend que l’abstraction stérile du savoir et du non savoir en général, elle ne peut nous servir à éviter aucune faute de conduite, aucune erreur dans nos recherches. En un mot, que devrait nous apprendre une science, pour nous être utile et faire le bonheur de l’espèce humaine ? Évidemment le bien et le mal. C’est la science du bien et du mal qui, se mêlant à toutes les autres sciences, en tire tous les avantages qu’elles procurent au genre humain. Or, la sagesse est-elle la science du bien et du mal ? Non, encore une fois, si elle est la science de la science et de l’ignorance. Car, pour qu’elle soit une telle science, il faut qu’elle exclue de son sein tout élément déterminé, comme, par exemple, le bien ou le mal, pour se renfermer dans l’idée pure de la science, comme science. Sa condition rigou-