Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/335

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guerre, et une certaine perfection pour nos meubles, nos habillemens, notre chaussure, [173c] et toutes choses de ce genre, parce que nous nous servirions de vrais artistes. Même, si tu veux, prenons aussi l’art du devin pour la science de l’avenir, et que la sagesse nous serve de guide pour nous préserver des charlatans et nous faire découvrir les vrais devins, ceux qui lisent dans l’avenir. Je conçois bien que l’espèce humaine, [173d] ainsi gouvernée, pourrait vivre suivant la science ; car la sagesse, toujours attentive, ne souffrirait pas que l’ignorance vînt se mêler à nos travaux ; mais que, pour vivre suivant la science, nous devions vivre heureux, c’est, mon cher Critias, ce que je ne vois pas encore.

Alors, dit-il, je ne sais où tu trouveras mieux ce qui constitue le bonheur de la vie, si la science ne l’explique pas.

Apprends-moi encore seulement une petite chose, de quelle science veux-tu parler. Est-ce l’art de faire des sandales ?

[173e] Non, par Jupiter !

Ou de travailler le fer ?

Pas davantage.

Ou la laine, le bois, et toutes choses pareilles ?

Nullement.