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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/366

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est habile et expérimenté dans la conduite d’une âme, et qui a eu pour cela d’excellens maîtres.

LACHÈS.

Comment, Socrate ! n’as-tu jamais vu des gens qui, sans aucun maître, sont devenus plus habiles en bien des choses, que d’autres avec tous les maîtres ?

SOCRATE.

Oui, Lachès, j’en ai vu ; mais ceux-là auraient beau prétendre qu’ils sont très habiles, jamais tu n’aurais confiance en eux à moins qu’ils ne t’eussent fait voir auparavant, non pas un, [186a] mais plusieurs ouvrages bien faits et bien travaillés dans leur art.

NICIAS.

Tu as raison, Socrate.

SOCRATE.

Puisque Lysimaque et Mélésias nous ont appelés à délibérer avec eux sur leurs enfans, et qu’ils veulent perfectionner leur âme, nous devons, Nicias et Lachès, si nous avons été instruits par d’autres, leur nommer les maîtres que nous avons eus, prouver qu’ils étaient des hommes honnêtes, qu’ils ont formé un bon nombre de jeunes gens à la vertu, [186b] et qu’enfin ils nous ont nous-mêmes élevés dans le bien ;