Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/370

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Socrate, et dites chacun vos raisons ; car, comme il l’a fort bien dit, nous délibérons sur notre bien le plus précieux. Mais voyons si vous voulez vous rendre à notre prière.

NICIAS.

Je m’aperçois, en effet, Lysimaque, que tu ne connais Socrate que par son père, et que tu ne l’as jamais fréquenté : [187e] étant du même dème que lui, tu l’auras vu peut-être dans son enfance auprès de son père, ou au temple, ou dans les assemblées publiques de votre dème ; mais depuis qu’il est devenu homme, il est facile à voir que tu n’as eu avec lui aucun commerce.

LYSIMAQUE.

Pourquoi donc ? Nicias.

NICIAS.

C’est que tu parais ne pas savoir qu’il suffit de causer avec Socrate pour qu’il vous traite comme son parent ; il ne faut qu’entrer en conversation avec lui, quand même on commencerait à parler de toute autre chose, il vous retourne sans relâche, jusqu’à ce qu’il vous amène irrésistiblement à lui parler de vous-mêmes, et à lui dire de quelle [188a] manière on vit et comment on a vécu ; et quand une fois on en est là, Socrate ne voua quitte pas qu’il ne vous ait examiné à fond. Je suis déjà accoutumé à sa ma-