Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/403

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est la science de ce qui est à craindre [199b] et de ce qui ne l'est pas. Tel est ton avis, je pense ?

NICIAS.

Oui.

SOCRATE.

Et nous sommes convenus que par ce qui est à craindre et ce qui ne l'est pas, il faut entendre les biens ou les maux à venir ?

NICIAS.

En effet.

SOCRATE.

Et qu'une science est toujours la même et pour l'avenir et pour tous les temps en général ?

NICIAS.

Il est vrai.

SOCRATE.

Le courage n'est donc pas uniquement la science de ce qui est à craindre et de ce qui ne l'est pas ; car elle ne connaît pas seulement les biens et les maux à venir, mais les biens et les maux présens et passés, tous les biens [199c] et tous les maux en général, comme les autres sciences.

NICIAS.

Il semble bien.

SOCRATE.

Alors, tu ne nous aurais parlé, Nicias, que de la troisième partie du courage, tandis que